samedi 16 janvier 2016

Arts : Bach Vân, une figure du Ca trù (chant des courtisanes)

Bach Vân, une des fameuses chanteuses du Ca trù de Thang Long (Hanoi actuelle), a passé près de 30 ans et même sacrifié son bonheur privé pour la relance du Ca trù ("chant des courtisanes"), reconnu patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO.

Une soirée, nous sommes venus dans l'ancienne maison communale de Kim Ngân, 42-44 rue Hàng Bac, à Hanoi, où se tenait un spectacle de Ca trù organisé par le Club de Ca Trù de Hanoi.
Une chanteuse au visage triste portant une robe de velours était assise sur une natte au milieu de la salle. Elle jouait avec passion du phach (sorte de castagnettes de bambou) et chantait des paroles mélodieuses.
Bien qu’âgée d'environ 50 ans, sa voix était parfaite. A côté d'elle se trouvait un accompagnateur et un percussionniste, qui aident à garder le rythme du chant.

Plus la soirée avançait, plus la voix de la chanteuse était enivrante. Les douces et délicates mélodies, les sons de l’instrument day et du tambour châu recréaient la véritable essence du Ca trù et rappelait l'image d'un spectacle à la cour royale d’antan.

Bach Vân est attachée au Ca trù depuis près de 30 ans. Né en 1957 dans une famille confucianiste du village de Thanh Chuong, province de Nghê An, elle a appris très tôt à réciter des poèmes Tang par son père et à chanter des chansons folkloriques du pays de Nghe An par sa mère.

L’Artiste émérite Bach Vân, qui a consacré 30 ans de sa vie au Ca trù. 

Depuis d’une trentaine d’années, Bach Vân se produit dans la maison communale Kim Ngân, dans le vieux quartier de Hanoi.

Plus de la moitié de sa vie, elle a sacrifié son bonheur personnel à sa passion, le Ca trù.

Toute son âme est dédiée au Ca trù.

Bach Vân lors du spectacle fêtant la cérémonie inaugurale du film "Sô do" (un sort chanceux) qui dépeint le mode de vie citadin au Vietnam dans les années 1930.

Échanges entre Bach Vân et des spectateurs étrangers à la maison communale Kim Ngân.

Elle enseigne aussi son art aux enfants.

Bach Vân a commencé à chanter le Ca trù dans les années 1980 et depuis, sa vie est attachée à cet art vocal. A ses débuts, Bach Van a été confrontée à d'énormes difficultés qui, cependant, ne l’ont pas découragée.
Elle a recherché des documents anciens et appris les techniques de chant auprès d’artistes chevronnés de Hanoi, Hai Duong et Hà Tinh. Et ses nombreux efforts ont été récompensés. Ses professeurs ont été Quach Thi Hô, Nguyên Thi Phuc, Chu Van Du et Pho Thi Kim Duc.

Elle est à l’initiative de la création du club de Ca Trù de Hanoi avec l’espoir de dynamiser ce chant. En 1991, le club a été officiellement créé avec près de 200 membres, devenant ainsi le premier du genre au Vietnam. Depuis, Bach Vân a fait de grands efforts pour le développer.
Elle a même payé de sa poche des spectacles gratuits et elle a invité des artistes. Pour assurer la relève, Bach Vân a ouvert des cours pour les jeunes et a aidé le Département des Arts du spectacles, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, à organiser des festival et colloques sur le Ca trù.

Surtout, elle a réalisé et recueilli des documents pour aider le Département du Patrimoine culturel à compléter le dossier du Ca trù afin de le soumettre à l'UNESCO qui a reconnu officiellement en 2009 cette forme de chant traditionnel comme un patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde d’urgence.


Source : VNP



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