samedi 27 décembre 2014

Arts : Un marchand ambulant de masques traditionnels

Depuis 20 ans, les habitants à Hô Chi Minh-Ville sont habitués à l’image d’un marchand ambulant vendant des masques de théâtre classique (tuông). On le surnomme M. "Bay mat na". Son nom : Nguyen Van Bay.

M. "Bay mat na" est né et a grandi dans la commune d’An Hoa, district d’An Lao, province de Binh Dinh, une région connue comme étant le berceau du chant boi. C’est la raison pour laquelle, dès son enfance, il s’est passionné pour cet art vocal. Malgré la surveillance de ses parents, beaucoup de fois il est allé voir en secret les spectacles de chant boi. De bons souvenirs d’enfance pour lui.

En 1992, après avoir quitté une entreprise taïwanaise de produits artisanaux, il a ouvert un magasin de statues, mais sans succès. Il a alors décidé de fabriquer des masques des personnages du tuông (théâtre classique). Ses 20 premiers masques ont été vendus en quelques jours. "Je n’avais jamais oublié l’image des masques sur la scène du chant bôi dans mon village natal, quand j’étais soldat puis ouvrier à Hô Chi Minh – Ville. L’amour du chant boi m’a poussé à faire ces masques".

 "Bay mat na" dessine des masques des personnages de tuong.

 Nguyen Van Bay présentant ses masques à des clients potentiels. 

Chaque jour, il va vendre ses produits dans les grandes artères 
des 1er et 3e arrondissements de Hô Chi Minh-Ville.

Au début, il a rencontré par mal de difficultés dans la recherche des matériaux pour créer les moules. "Faire de bons moules est capital parce que ce sont eux qui décide de la forme et de l’esthétique du masque" Enfin, Nguyen Van Bay a trouvé la recette avec plâtre, silicone et un mélange de poudre de terre et de polymère.

Ses masques bruts, il les recouvre de peinture à l’huile. Chaque personnage a une couleur et une expression qui correspond à son caractère ou à son humeur, par exemple : fidélité et loyauté, gentillesse ou méchanceté, heureux, malheureux… Ses masques sont vivants et ont une grande valeur esthétique. "Les commandants ont toujours un sourire généreux, les yeux francs tandis que les courtisans félons ont des yeux craintifs et une mine provocante et impudente. Pour moi, le plus facile est de dessiner le visage des clowns car avec quelques points sur le visage on peut créer un visage malicieux".

Chaque matin, M "Bay mat na" sillonne à vélo les rues de Hô Chi Minh-Ville, notamment des 1er et 3e arrondissements, pour vendre ses masques aux touristes étrangers et étudiants des écoles des beaux-arts ainsi qu’à ceux qui aiment le tuông. Au coucher du soleil, il rentre chez lui pour faire de nouveaux masques.

Nguyen Van Bay a beaucoup contribué à la préservation des traits typiques du tuong, un art traditionnel du Vietnam.

Quelques masques de l’artisan Nguyen Van Bay :












Source : VNP




1 commentaire:

  1. Très beau travail.Cela reflète aussi mes personnages intérieurs qui se manifestent .Certains plus que d'autres.

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