mardi 8 avril 2014

Nature : La pêche aux thons à Sa Huynh

Depuis le début de cette année, le port de pêche de Sa Huynh, district de Duc Phô, province de Quang Ngai, a toujours été animé avec le retour des navires hauturiers aux cales remplies de thons frais.
Nous étions au port de pêche Sa Huynh quand le matin venait de poindre et nous avons vu une rangée de plus de 10 camions frigorifiques, chacune d’une capacité de 20 tonnes.

Hoàng Mai, une commerçante de thon, nous a dit que depuis le début de l’année, le thon est l'un des produits d'exportation favoris, c’est pourquoi, de nombreux commerçants affluent au quai pour en acheter. Depuis cinq ans, Hoàng Mai recueille des thons au port de Sa Huynh pour les entreprises de transformation de fruits de mer de Hô Chi Minh-Ville.
Elle donne souvent aux propriétaires des navires de pêche un acompte avant chaque départ en mer et elle recueille toujours une grande quantité de thons. "La saison du thon ne dure que de mars à août, et les payant à l'avance, je m’assure qu’ils me réserveront leur pêche", a déclaré Mai.

 Si la météo est favorable, chaque bateau peut attraper plus de 10 tonnes de thon en environ 12 jours dans l’archipel des Paracel.

 Le thon est soigneusement préservé au fond de la cale.

 La pêche au thon dans les Paracel est le métier traditionnels des pêcheurs de Sa Huynh, province de Quang Ngai.

Cette année, les pêcheurs de Sa Huynh ont eu la chance de capturer de grands bancs de thons.

 Les poissons seront lavés après le débarquement.

 Le poids moyen d’un thon est de 50 kg mais peut atteindre une centaine de kilos.

Pour un thon pesant 100 kg ou plus, il faut utiliser des crochets pour le déchargement.

 Chaque pêcheur reçoit un morceau de thon frais comme cadeau à sa famille.

La chair fraîche du thon est généralement de couleur rouge vif. Pauvre en graisses, elle est vendue à un prix élevé, plus de 100.000 dôngs/kg.

Alors que soleil venait de se lever au-dessus de la mer, le quai était bruyant avec de nombreux commerçants et proches de pêcheurs. En nous voyant prendre des photos, Trân Van Tinh, un homme âgé de 70 ans, est venu entamer la conversation avec nous. A Sa Huynh, Tinh est connu comme un pêcheur expérimenté qui connaît bien les archipels des Paracel et Spratly.
Il paraît même qu’il a passé plus de temps en mer que sur le continent !

Fort de ses expériences, Tinh nous a dit: "Rien qu’en regardant les nuages roses du petit matin, je suis sûr que les navires de thons des Paracel auront une récolte exceptionnelle ce mois-ci". 
Sa parole n’est pas encore terminée, on entendait les coups de klaxon des bateaux entrant dans le port de pêche. C’était le bateau de Nguyên Van Binh qui, torse nu, a crié: "Nous avons environ 12 tonnes de thons, chacun d'environ 40 kg à 100 kg".
Son navire a pêché aux Paracel pendant 12 jours et ils ont rencontré une gigantesque banc de thons. Après le bateau de Binh, d'autres navires arrivent l'un après l'autre au quai. En voyant les visages rayonnants des marins, tout le monde sait qu’ils reviennent les cales pleines.

 Cette année, le thon est l'un des produits d'exportation favoris, c’est pourquoi, de nombreux commerçants affluent au quai pour en acheter.

 Le thon est un produit d'exportation d'une haute valeur économique.

La glace est mise dans le ventre du thon pour mieux conserver la fraîcheur.

 Les poissons sont ensuite mis dans les camions frigorifiques.

 Dépendant de la saison de pêche au thon, apparaissent au port de pêche de Sa huyng des services  pour la conservation de poissons.

Sa Huynh est le plus grand port de pêche de la province de Quang Ngai et c'est l'endroit où jettent l’ancre environ 1000 navires, bateaux de pêche des communes de Phô Châu et Phô Thanh, district de Duc Phô. 
Ce port concentre deux tiers de la production halieutique de la province.

Quand le soleil était haut, le long du quai de 500 mètres, on comptait environ 50 navires. Le vieux Tinh nous a emmenés au bateau de son fils, Tran Van Tai. 
Quand nous sommes arrivés, tous les thons avaient été déchargés dans les camions frigorifiques et les pêcheurs étaient en train de partager un thon de 60 kg comme cadeau à leurs proches.

"Nous avons vendu tous les thons à un prix de 80-120 dông/kg, en fonction de la taille des poissons. Après la déduction de toutes les dépenses, nous gagnons chacun environ 15 millions de dôngs. C'est la saison de la pleine mer et nous pouvons capturer 1 tonne de thons chaque jour", a déclaré Tài.
Pour les habitants de Quang Ngai, la "pleine mer" désigne la saison des récoltes exceptionnelles et bien sûr des gros profits.


Source : VNP




dimanche 6 avril 2014

Contes et légendes : La légende de la citadelle de Co Loa

Co Loa ou la citadelle de l’Escargot se trouve à seize kilomètres au Nord de l’actuel Hanoi. C’est le plus important vestige de l’histoire du Vietnam. En 257 avant notre ère le roi Thue An Duong a conquis le Van Lang des rois Hung et transféré la Capitale vers la plaine.

La construction de la Citadelle n’a pas été facile, comme le raconte la légende. Les murailles solidement construites le jour s’enffondraient la nuit sous l’effet d’orages inhabituels.
Le Génie de la Tortue d’Or est alors venu aider le roi à la construire. Or, à l’endroit où le roi avait décidé de construire sa forteresse vivait depuis de mille ans un coq-farfadet.

Il fallait le tuer pour débarrasser le lieu de ses maléfices. Ce coq-farfadet avait la capacité de le transformer en un hibou à six pattes serrant une lettre dans son bec, lorsqu’iil état menacé. Il y a donc un seul moyen de se débarrasser de ses maléfices. C’était de faire tomber la lettre du bec de cet animal, et la saisir à la volée avant qu’elle ne touche pas le sol.

Le Roi An Duong est parvenu à le tuer et aussitôt le farfadet s’est transformé en un hibou à six pattes tenant dans son bec la lettre magique. Alors, la Tortue d’Or, venant en aide du roi, s’est approchée du hibou sous la forme d’une souris et, d’un seul coup, lui a mordu très fort une patte.

Surpris par la douleur, le hibou a poussé un cri terrible et a laissé tomber la lettre. An Duong témoin de la scène s’est alors précipité pour attraper la lettre avant qu’elle ne touche le sol.

Finalement, le roi a pu construire sa citadelle en deux semaines. Consciente des futures menaces auquelles le roi aurait à faire face, la Tortue d’Or lui a offert une de ses griffes magique qui, une fois montée sur une arbalète, deviendrait une arme terrible contre tous les ennemis.



vendredi 4 avril 2014

Gastronomie : Carpe au caramel de Dai Hoàng

Le village de Dai Hoàng, aujourd’hui Nhân Hâu, province de Hà Nam (Nord), est connu depuis longtemps pour son plat traditionnel : la carpe noire caramélisée. Le petit délice des rois d’autrefois.

La cuisson dure de 15 à 20 heures à feu doux donnant au poisson une peau jaune foncé, une chair ferme, savoureuse, et des arêtes moles.

Malgré le froid vif, l’atmosphère du Têt traditionnel règne au village de Nhân Hâu, district de Ly Nhân, province de Hà Nam. Tout le monde prépare le plat qui a fait la renommée du village : la carpe noire caramélisée. 

Selon Trân Duc Huy, secrétaire du Comité du Parti de la commune de Nhân Hâu, chaque année, à l’occasion du Têt, les clients viennent en masse pour cette fameuse carpe caramélisée. Les jours précédant le Têt, le village est animé par les préparatifs de ce plat traditionnel. Les marmites en terre s’amoncellent dans les cuisines, les feux crépitent, des arômes flottent dans les rues. L’ambiance est à la fête si l’on en croit les rires qui s’échappent des maisons.

"Nous vivons dans une cuvette ici, on élève peu les porcs et poulets, par contre les étangs ce n’est pas ce qui manque. La carpe caramélisée de Dai Hoàng est très connue. Son goût est unique, essayez vous verrez !", lance M. Huy.

Auparavant, pour faire ce plat, les habitants de Nhân Hâu utilisaient de la sauce à base de crabes de rizières, unique en son genre. Ces crabes étaient légions autrefois. Chaque année, aux 9e et 10e mois lunaires, tous les foyers de Nhân Hâu préparaient une jarre de sauce de crabes.

"La carpe noire à la sauce aux crabes de rizière a conquis plusieurs rois de différentes dynasties", se félicite M. Huy. Et d’ajouter que la recette est originaire de la dynastie des Trân (1225-1400). Réservée au départ aux souverains, elle s’est ensuite popularisée.

Une fête de la cuisson

La composition de la sauce est secrète, car c’est elle qui donne au poisson son goût si particulier.

Dans la famille de Trân Thi Nga, tout le monde est mobilisé pour la préparation de la carpe caramélisée. Dans la cour s’entassent des tas de bois pour la cuisson. Poissons, marmites en terre cuite... tout est prêt. 

"Dans quelques jours, je vais faire une grande quantité de carpes pour le Têt", fait savoir Mme Nga. À chaque fin d’année, les gens de Nhân Hâu vident leurs étangs pour récupérer les poissons.
Ensuite, il les cuisent dans une sauce composée de nuoc mam (sauce de poisson), sucre, gingembre, citron et d’épices. La composition de la sauce est secrète, car c’est elle qui donne au poisson son goût si particulier.
Selon un habitant du village, si ses grands-parents utilisaient la sauce de soja pour cuire les poissons, aujourd’hui les gens préfèrent le nuoc mam.

Autre détail qui donne au poisson caramélisé de Dai Hoàng sa particularité, c’est l’utilisation de marmites en terre cuite qui doivent provenir de la province de Nghê An (Centre).

Chaque marmite se vend de 700.000 à 1.000.000 de dôngs.

Avant de mettre du poisson dans la marmite, les gens y mettent de l’eau et la font bouillir, ce qui la durcit et la stérilise. 
Durant la cuisson, il faut ajouter du jus de citron afin que le poisson ne se dessèche pas. La cuisson dure de 15 à 20 heures à feu doux. 
Les gens utilisent du bois de longanier, qui donne au poisson une peau jaune foncé, une chair ferme, savoureuse et des arêtes moles.


Souce : CVN




mercredi 2 avril 2014

Culture : Les socs de charrue des H’mông du haut plateau de Dông Van

Le haut plateau karstique de Dông Van comprend quatre districts (Quang Ba, Yên Minh, Dông Van et Mèo Vac - province de Hà Giang). Ce plateau a été officiellement reconnu comme un Parc géologique mondial par l'UNESCO en 2010. C’est le seul au Vietnam et le second en Asie du Sud.

Ce plateau est peuplé de nombreuses ethnies minoritaires, principalement les H’mông qui vivent de l'agriculture sur des parcelles accrochées aux pentes rocheuses. Ce plateau donne l’impression d’un lieu aride, âpre, où rien ne pousse. En effet, la terre est mince et donc très difficile à cultiver. Les habitants ne peuvent pas utiliser la charrue des plaines, qui se brisent facilement contre les rochers.

La famille Mua se transmet de génération en génération une technique de fabrication de socs de charrue spéciaux.

 L'argile pour fabriquer les moules.

 Mélange de poudre de charbon de bois de chêne et de poudre de pierre. 

 Mélange de poudre de charbon de bois de chêne et de poudre de pierre appliqué avec une brosse en poils de queue de cheval sur les moules.

 Un moule se compose de 2 pièces en argile mélangée avec de la poudre de charbon et de pierre, et placé sur une étagère de bois.

 Assemblage des 2 pièces du moule avec une couche d'argile.

 Il faut environ 7 kg de fonte pour faire un soc.

 La fonte est coulée dans les moules.

 Après 3 minutes, le moule est ouvert.

 Un garçon H’mông souffle sur le four.

Au marché, chaque soc sera vendu environ 350.000 dôngs.

A première vue, cette technique n’a rien de spéciale, mais en fait, elle comporte de nombreuses particularités.
Par exemple, outre la fonte, les artisans ajoutent d'autres matériaux tels que poudre de roche et de charbon de bois de chêne. Le charbon pour la cuisson est aussi en bois de chêne.
Une fois coulés, les socs sont conservés dans les cendres au lieu d’être plongés dans l'eau.

Grâce à ce type particulier de soc, les H’mông peuvent cultiver un terrain âpre.

C’est ainsi que les H’mông ont créé leur propre charrue qui les aide à travailler cette terre ingrate. 
Malgré les conditions difficiles, les champs de maïs et de riz poussent un peu partout sur le haut plateau de Dông Van, comme autant de témoins de la volonté des hommes de vivre sur ces hautes terres balayées par les vents.


Source : VNP