dimanche 29 juillet 2012

Culture : Pour continuer d’entendre le son du khèn des H’Mông

Le khèn, l’un des instruments propres aux H’Mông, une ethnie vivant dans les montagnes septentrionales du Vietnam, est aujourd’hui de plus en plus délaissé par les jeunes.

Le khèn, une syrinx asiatique, est un instrument étroitement attaché à la culture et la vie religieuse des H’Mông.
Depuis la nuit des temps, mariages, funérailles et autres grands événements de la société des H’Mông sont accompagnés des sons du khèn.
Et il tient une place importante, similaire à celle des gongs du Tây Nguyên : dans les maisons de bois, il a toujours une position solennelle.
L’on dit même habituellement que trouver dans une maison des H’Mông un khèn témoigne de la présence dans la famille d’un homme de talent et de force.

Selon les anciens, autrefois, un couple de vieillards avait six fils.
A leur départ en un autre monde, ceux-ci les pleurèrent abondamment et eurent l’initiative de souffler dans des tubes de bambou pour envoyer un message de peine et d’hommage à leurs parents.
C’est ainsi que les H’Mông ont créé le khèn et ses mélodies variées pour exprimer leurs sentiments envers leurs ancêtres.



Des milliers de mélodies de khèn

Le khèn, qui est fait de bois peu-mou, nom scientifique fokienia, comprend six tubes de bambou de longueurs différentes assemblés en deux faisceaux parallèles et dans lesquels on souffle à travers une languette.
Bien que le khèn soit profondément enraciné dans la culture des H’Mông, aujourd’hui, peu de jeunes savent en jouer, ce qui préoccupe à tout le moins les personnes âgées comme ses joueurs, dont Mai Khai So, musicien du district de Quang Ba, dans la province de Hà Giang (Nord).
Pour apprendre à interpréter certaines mélodies de base et à danser au son du khèn, il faut une vingtaine de jours, confie Mai Khai So.
Mais pour être un joueur accompli, c’est moins évident, il faut de la patience et même un don pour la musique.
Il y a des milliers de mélodies de khèn, dont 360 pour les funérailles, 22 sur le thème de l’apparition de l’homme sur la Terre et 20 traitant de l’amitié...








Pour encourager les jeunes à apprendre cet instrument et les artistes à préserver les traditions, Mai Khai So propose que les localités des H’Mông doivent organiser régulièrement des fêtes et concours pour musiciens et danseurs de khèn.
Depuis peu, le district de Dông Van (province de Hà Giang) organise des danses du khèn et autres pièces de khèn à l’occasion des foires périodiques du district, lesquels sont un haut lieu traditionnel d’échanges et de commerce des ethnies.
Une bonne approche de la préservation des traditions.










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